Ce billet sera court, c’est une simple réflexion qui se veut également rebond d’une note du carnet survol.
J’envisage sérieusement l’idée qu’une équipe qui fabrique des outils de production de livres numériques devrait obligatoirement contenir un hacker pour la guider.
J’ai beau tourner l’idée dans tous les sens, elle persiste et se fait de plus en plus raisonnable.
Quoi de mieux qu’un employé passant son temps à casser des fonctionnalités (et à trouver des solutions) pour pointer ce qu’il ne faut surtout pas faire et ce qu’il est possible de faire ?
Quoi de mieux qu’un employé passant son temps à manipuler les fichiers générés par la « solution » pour pointer ce qu’il faut améliorer et, surtout, ce qu’il est urgent de corriger parce qu’un problème catastrophique pourrait se poser dans les pires des cas ?
Quoi de mieux qu’un hacker pour faire remarquer qu’un hack est dégueulasse et qu’il serait inacceptable qu’il se retrouve dans le fichier généré par l’utilisateur ?
Quoi de mieux qu’un hacker pour engranger des connaissances avancées et construire une documentation hyper complète susceptible de faire naître des bonnes pratiques qu’il n’y a plus qu’à intégrer ?
Et, surtout, quoi de pire qu’une armée d’évangélistes qui donnent de plus en plus souvent l’impression de ne jamais écouter les utilisateurs, d’autant plus quand ces derniers ont des critiques à exprimer, et qui finissent par desservir voire blesser la solution qu’ils sont censés promouvoir ?
Une armée contre un hacker.
Après tout, l’utilisateur ne fait quasiment jamais ce qui est prévu. Aucune personne ou presque n’utilise le logiciel de la « bonne » façon, c’est-à-dire celle qui a été imaginée par les développeurs et designers de l’outil — et qui n’a foncièrement rien de meilleure.
Et puis il y a toujours les usages détournés qu’il est impossible de prévoir. On appelle ça la créativité, la vraie, pas celle imposée par des éléments prédéterminés par des designers en manque cruel d’imagination.
Et puis il y a toujours des moyens de réaliser ce que l’on imaginait impossible ou trop difficile à faire.
Nous le savons, des utilisateurs font confiance aux vendeurs de solutions, a fortiori quand ils ne souhaitent pas mettre les mains dans le cambouis. Aujourd’hui, cette confiance est très largement injustifiée ; il n’y a bien qu’un hacker pour colmater les failles béantes dans le système.