Créez un ebook sur iPad

Nous oublions bien volontiers qu’iPad et iPhone peuvent être bien plus que des terminaux de consultation ultra-efficaces. Bien que cela soit évidemment l’argument qui saura faire fumer votre carte bancaire, il existe une myriade d’app créatives et/ou productives qui pourraient vous laisser bouche-bée. J’ai pu m’en rendre compte moi-même il n’y a pas longtemps puisque la très grande majorité du contenu de Grunge Diaries a été créée sur iPhone et iPad.

Vous devez certainement avoir entendu parler de GarageBand, Pages ou iMovie. Mais connaissez-vous Photoforge 2, Moe’s Notepad, Thumbjam, TypeDrawing ou Sketchbook ? Ces apps-là pourraient pourtant bien vous bluffer. Même si l’on atteint pas la profondeur des logiciels Windows ou OS X, elles peuvent aisément intégrer votre processus créatif si bien utilisées.

Aujourd’hui, j’ai décidé de vous présenter deux apps iOS capables d’exporter un livre numérique au format EPUB : Creative Book Builder (que j’appellerai CBB dans la suite de cet article) et Book Creator.

Creative Book Builder sur iPad

Creative Book Builder

Fonctionnalités

CBB (2.99€ - 1.7mo) est une app universelle, app qui tourne donc sur iPhone et iPad. Elle vous permet de construire un EPUB, de l’enrichir et le partager très facilement.

Parmi les fonctions marquantes, je retiendrai l’import des documents Google Doc, l’import depuis Dropbox, l’ajout de liens internes (pratique pour les notes de bas de page), la couverture très complète des metadonnées et le support audio / vidéo.

À qui s’adresse-t-elle ?

À l’auteur mobile bien sûr ! CBB aurait pu être l’app de référence de Hunter S. Thompson. En gros, les reporters qui ont décidé de couvrir la campagne présidentielle de l’intérieur et qui voudraient en faire un livre numérique feraient bien de s’y intéresser. Photos shootées en secret, vidéos à la volée, enregistrements audio des propos off-the-record pourront venir enrichir les notes et textes rédigés en mode Gonzo.

Ça marche aussi pour les journalistes qui infiltrent les triades et les savant-fous littéraires.

Mini-test

Pas de suspens inutile, CBB fait assez bien ce qu’elle est censée faire. Elle est même plus puissante et complète que certains logiciels de production EPUB vendus 30 euros sur Mac et Windows ! Loin de moi l’idée de cafter mais WonderShare MePub ferait bien d’en prendre de la graine.

L’interface est sobre, claire et complète ; vous ne risquez pas de vous y perdre. En cinq minutes, vous aurez assimilé son mode de fonctionnement et serez prêt à construire votre livre numérique. Par contre, il va falloir vous habituer à formater votre texte a priori. En effet, il faut d’abord définir ce que vous allez ajouter à votre chapitre (paragraphe, titre, vidéo, photo, lien, etc.), une nécessité ergonomique qui permet de générer un code propre mais qui risque bien d’ennuyer ceux qui souhaitent copier/coller en une seule fois puis formater. Pour en tirer son plein potentiel, il faudra donc l’utiliser avec Google Docs. Heureusement, pas besoin de faire des allers-retours toutes les deux minutes, l’import photo, vidéo et audio se fait directement dans l’application.

L’import EPUB depuis Dropbox semble très limité. Par exemple, impossible d’importer mes fichiers EPUB fait main. J’aurais d’ailleurs souhaité que le message d’erreur soit plus pertinent étant donné que CBB le considère comme « EPUB non valide » alors qu’il l’est à 100% (code et CSS propres, zéro erreur, test EpubCheck passé sans la moindre encombre).

L’export au format EPUB est très loin d’être mauvais —cela semble devenir une constante dans les derniers outils qui nous sont proposés, à l’image de Pressbooks par exemple. Feuille de Style (CSS) simple et concise, utilisation des tags HTML5 <audio> et <video>, chapitrage sans défaut, manifeste (.opf) et table des matières (.ncx) soignés, on peut dire que le résultat est assez propre. J’oubliais, vous pourrez même ouvrir votre livre dans iBooks histoire de vous faire une petite idée.

Les petites astuces de Pan

Vous ne souhaitez pas vous embêter avec la couverture de votre livre ? Essayez donc Phoster, app simplissime qui saura vous aider à designer une couverture très classe sans vous prendre la tête.

iMovie ne tourne pas sur votre précieux ? Jetez un oeil à Splice ou Reel Director.

Envie de faire n’importe quoi pour créer un morceau de musique ? Procurez-vous ThumbJam.

Book Creator sur iPad

Book Creator

Fonctionnalités

Book Creator (5.49€ - 3mo) est une app exclusivement iPad pour la simple et bonne raison qu’elle se spécialise dans l’ebook en fixed-layout. Pour ceux qui ne sauraient pas ce qu’est le fixed-layout, imaginez un livre illustré qui nécessite une mise en page fixe.

Là aussi, export au format EPUB, support dropbox et preview iBooks sont au menu.

À qui s’adresse-t-elle ?

En gros, Book Creator est une app ludo-productive. Vous risquez donc bien de voir votre enfant squatter votre iPad. Évidemment, si vous êtes vous-même un grand enfant, vous pourrez également l’utiliser —il me parait même nécessaire de rester à côté de votre sale mioche pour corriger ses foutues fautes de français, surtout que le correcteur iOS a tendance à en rajouter…

Bien sûr, certains photographes ou designers n’hésiteront pas à la détourner de sa fonction première.

Pour résumer, c’est le cadeau de Noël idéal pour votre progéniture : pas cher, amusant, rentable si votre petit est un génie et que vous publiez son œuvre pour en empocher les bénéfices —ne riez pas, on appelle ça une « Gary Coleman ».

Mini-test

Je ne serai malheureusement pas aussi dithyrambique qu’avec CBB. Là où CBB est un produit quasiment fini, Book Creator reste une idée à creuser. Heureusement, les prochaines mises à jour vont ajouter le support audio et vidéo, ce qui vous permettra de vous la jouer Beatles’ Yellow Submarine.

Cette app est très simple à utiliser, mais s’en retrouve finalement un peu trop limitée. Compte tenu du prix, peu élevé dans l’absolu mais relativement « haut de gamme » sur AppStore, on attend quelque chose de plus léché, notamment sur la gestion et l’édition des images : rognage, correction, effets, rotation, etc. L’app se repose trop sur les applications photo dont vous disposez à côté, d’où des allers-retours incessants. Or, le multi-tâche sur iPad peut vite devenir irritant. CBB souffre du même problème (dépendance à d’autres apps) mais elle n’est pas orientée graphique, ce qui fait toute la différence dans mon jugement.

Le résultat sera quand même sympa, et l’ajout de texte ne souffre d’aucun défaut ou presque. Mais Book Creator aurait été largement plus approprié sur Mac App Store à mon humble avis. Disons que j’y vois un certain gâchis pour le moment.

Quant au code de l’EPUB généré, on ne peut pas dire qu’il soit parfait. Pour être honnête, je pense que le lecteur en colère serait même susceptible de verser une petite larme…

Les petites astuces de Pan

Intégrez bien que vos images doivent être d’un ratio 4.3 (double page) ou 2.3 (page simple) dès le départ. Autrement dit, c’est la merde avec les photos Hipstamatic qui sortent dans un format carré. Là, je pense qu’on va compter pas mal de déçus…

Pour tout ce qui concerne la photo, vous pourrez ajouter Snapseed, PhotoForge 2 et consorts dans votre besace numérique.

Pour tout ce qui est dessin, jetez donc un oeil à TypePlay, Sketchbook, Silhouetter ou LiveSketch HD.

Envie de rajouter un petit côté comic book à votre oeuvre ? HalftoneToonPaint ou Strip Design sont là pour ça.

eBook Creator sur iPhone… putain ce que la screenshot est moche quand même.

Bonus

Envie de nous faire un ebook pour enfants avec fonction read-aloud ? eBook Creator semble faite pour ça. Je ne l’ai pas testée, mais elle me semble assez « douée ». Par contre, après consultation des features, pas sûr qu’elle exporte au format EPUB. Soyez prévenus.

17 commentaires Créez un ebook sur iPad

  1. iBaby

    Bonsoir. Suite à ton intervention dernièrement sur Mac Generation dans un article sur ePub et Pages (http://www.macgeneration.com/news/voir/228972/epub-la-nouvelle-raison-d-etre-de-pages), j’ai téléchargé Creative Book Buider, surtout parce qu’il est moins cher que Book Creator, que m’avait recommandé Dr Fatalis. Créer un ePub lisible dans iBooks avec CBB est facile et rapide, mais au prix de quelques sacrifices que je ne puis accepter. Il est impossible d’obtenir un texte Justifié, quand Gauche, Droite et Centre sont disponibles. Il ne prend en charge ni le Gras, ni l’Italique, et ne respecte pas la tabulation, telle que je l’utilise en début de paragraphe. Enfin, si l’on peut donner un titre à son projet, ils n’ont même pas pensé au nom de l’auteur. Tout cela empêche l’édition d’un bel ePub, du niveau d’une publication décente. En résumé, il manque à CBB quelques notions des plus basiques de traitement de texte. Je ne comprends pas que tu n’aies pas souligné ces carences dans ton article.

  2. Jiminy Panoz

    Bonsoir et merci.

    Tout d’abord, je tiens à souligner que ce sont des apps relativement récentes qui demandent encore pas mal de Mises à jour, et si tu peux faire remonter ton opinion au développeur, il sera (je pense) content.

    Pour la tabulation et le nom de l’auteur, il suffit de revenir dans le « résumé » des parties du livre et de tapper sur le petit icône en forme de roue crantée au milieu de la barre d’outils tout en bas. Cela permet également de régler l’indentation du texte (je pense que tu parles de ça sur la partie « tabulation »).
    Il faut savoir qu’un EPUB doit obligatoirement avoir 3 informations « meta » renseignées, sans quoi il en sera pas un EPUB valide et publiable : titre, nom de l’auteur et langue de l’ouvrage. Effectivement, l’interface de CBB est un peu inhabituelle mais tout est bien dispo dans ce menu. Il est même possible de choisir la police de caractère de base.

    Pour le texte justifié, je ne le considère pas comme un énorme manque dans le sens où l’app iBooks gère ça vraiment très très mal. On se retrouve avec des césures fantaisistes, des orphelines, etc. Pour info, dans les EPUBs que nous faisons à la main, on prend même soin d’ajouter une ligne de code pour obliger la désactivation de la césure d’iBooks tellement il le fait mal.
    Pour info, la documentation du format EPUB ne rend pas obligatoire la justification du texte. Adobe l’a suivie à la lettre pendant quelques années et a finalement cédé aux pressions des gens qui demandaient à ce qu’ils l’intègrent dans leur moteur de rendu. Du coup, difficile de m’en prendre à CBB sur ce point étant donné qu’ils respectent la documentation du format à la lettre, même si je trouve ça dommage.

    Effectivement, pas de prise en charge des caractères gras ou italiques. Un peu comme Mail avant iOS5 et j’espère que ce sera intégré dans une MAJ. Je vais d’ailleurs le contacter à ce sujet. (Bon, là encore, c’est moins simple à intégrer que ça en à l’air, d’autant que certains appareils produisent quelques « bugs » à cause des bold et italics). Oubli de ma part, mon fichier de test n’en comportait pas (c’était de la fiction).

    Je me permets maintenant de revenir sur la différence fondamentale entre Book Creator et CBB.

    Book Creator est une application qui a été prévue pour produire du contenu avec une mise en page fixe (livres pour enfants principalement, elle est d’ailleurs marketée comme ça). Une mise en page fixe est une hérésie pour 99% des livres, les 99% qui contiennent un minimum de texte. Disons qu’on bataille beaucoup pour expliquer dans quels cas la mise en page fixe doit être utilisée (en gros, sur des projets ultra précis qui nécessitent absolument une mise en page fixe pour offrir un confort de lecture au lecteur, les envies de « book-design » des auteurs / éditeurs passant plus que largement au second plan).
    Un livre numérique normal (donc tous les livres qui ne sont pas des projets graphiques) n’aura jamais de mise en page fixe. Et ça, Book Creator n’a pas été prévu pour le faire (d’où le test de CBB en parallèle). La raison est simple : un livre numérique est voué à être lu sur une gamme d’écrans très large (écran d’iPhone, écran 6 » de liseuse, écran 7 » de tablettes Android, écran 10 » iPad, écran d’ordinateur). De plus, le lecteur peut régler la taille de caractère, etc.
    Un livre avec une mise en page fixe n’est prévu que pour une seule taille d’écran. En gros, Book Creator ne produit des livres lisibles que sur iPad. Ils ne le sont même pas sur iPhone. Avec une mise en page fixe, la taille du texte ne peut pas non plus être réglée par le lecteur.

    Maintenant, et j’aurais peut-être dû l’écrire en introduction, ces deux apps restent des outils qui « dépannent » pour le moment. Je ne saurais trop conseiller de « polir » l’EPUB qu’ils créent avec une application desktop comme Sigil ( http://code.google.com/p/sigil/ ). Honnêtement, il me parait même nécessaire de passer le fichier sur PC / Mac pour vérifier que tout est OK et éviter de balancer un EPUB avec des erreurs, d’autant qu’ils doivent passer le test EPUBcheck ( http://threepress.org/document/epub-validate ).
    Du coup, je les considère plus comme des outils mobiles qui servent (très) bien quand on a rien sous la main, qui permettent d’avancer le brouillon au stade d’une version alpha. Ils font vraiment le plus gros du boulot mais cela n’empêche pas une vérification / édition de quelques minutes sur un vrai poste de travail (d’autant qu’il faut de toute façon passer par un poste de travail pour les uploader chez les distributeurs). CBB m’a avancé la production de l’EPUB à quelque chose comme 95%, ce qui reste énorme quand on sait que ça peut prendre deux journées pour des longs ouvrages si on part de zéro. Et le résultat de CBB reste largement meilleur que n’importe quel export traitement de texte (comme Pages qui le fait réellement très mal niveau code) ou conversion.

    Pour résumer ce très long commentaire :

    - indentation et metadonnées dans le menu réglage dans le « sommaire / résumé » du livre (roue crantée).
    - tabulation stricto-sensu doit être évitée à tout prix pour un livre numérique, tout comme les retours de ligne avec la touche entrée.
    - pas de justification = respect du standard EPUB à la lettre.
    - pas de caractères gras ni italiques, je vais prendre contact avec le dev.

    Pour régler le problème de justification, gras et italiques, modifier le fichier créé avec un outil comme Sigil. Il corrigera même le code HTML et permettra de vérifier la validité du fichier.

  3. iBaby

    Tout d’abord merci beaucoup pour ta réponse fort instructive, qui suscite en moi de nouvelles interrogations.

    Ce que j’appelais Tabulation pour l’usage que j’en fais, tu l’appelles indentation. Dans CBB, cela s’appelle Décalage du texte, qui se trouve en ouvrant la molette grise, c’est bien cela ? Ce décalage est réglable de 0 à 30. J’ai d’abord choisi 8, pour voir. Aucune différence visible avec 0. Je l’ai donc réglé sur 30 histoire de voir franchement, mais toujours aucune différence avec 0. Mon usage de la tabulation dans Pages, c’est pour créer un espace, un décalage en effet, sur la première ligne d’un paragraphe, par rapport à la marge, comme on peut en voir dans tous les livres. Parlons-nous de la même chose ? D’ailleurs dans ton résumé final, tu écris que la tabulation est à proscrire dans un livre numérique, ce qui est contradictoire avec l’indication que tu m’as faite de l’option Décalage de texte dans CBB. Tu voulais peut-être parler de la justification ?

    Concernant les césures fantaisistes dans iBooks, mon e-book n’en contient pas d’après mes premiers tests avec CBB, peut-être parce que mon texte d’origine créé dans Pages n’en contient pas. C’est pour cela à mon avis que la justification est une option intéressante, lors de la mise en page comme dans la conversion en e-book. D’ailleurs tous les e-books que j’ai acheté dans iBooks Store sont justifiés.

    Sigil a l’air cool d’après ce que tu en dis, je vais voir ça.

    Enfin, CBB est sur le point d’évoluer, c’est une bonne nouvelle, il s’enrichira de nouvelles fonctions. Mais que peut-on attendre d’Apple selon toi ? Pouvoir convertir en ePUB un texte créé dans Pages sur Mac OS comme sur iOS, avec tous les détails apportés par l’utilisateur lors de la mise en page, ça serait chouette. En attendant, j’ai une note de bas de page dans mon texte : lors de la copie, Pages ne peut pas copier cette note. Bizarre, non ? Est-ce que Sigil le permettrait ?

    En te remerciant encore pour ton attention et tes infos utiles, j’espère à bientôt.

  4. Jiminy Panoz

    OK, il était tard et je me rends compte que « tabulation stricto-sensu » n’est pas très clair. En fait, j’entends par là l’utilisation de la touche tabulation. C’est ça qu’il faut absolument proscrire et si CBB les fait sauter, c’est une très bonne chose pour la qualité de l’ebook.
    Effectivement, le terme approprié est indentation pour parler de la première ligne en retrait (text-indent en HTML et CSS). Dans les traitements de texte, ça se définit au niveau des règles.

    Je viens d’essayer sur CBB. Effectivement, le décalage du texte (indentation dans CBB donc) n’est pas visible dans l’interface d’édition. Mais si tu passes le livre en aperçu et si tu l’exportes en EPUB, elle sera visible. En gros, il ajoute une ligne « text-indent: valeur définie » dans la feuille de Style appliquée au contenu de l’ebook donc pas de crainte à avoir (sauf bug).

    Pour les césures fantaisistes (qui sont forcées automatiquement par le moteur de rendu si besoin ; on ne parle pas des césures décidées par l’auteur du document lors de la saisie traitement de texte) et la justification, il est vrai que le problème n’est pas très fréquent sur iPad. Mais si le lecteur règle la taille du texte pour la faire apparaître en gros, si la variation de taille du titre du chapitre par rapport au texte est trop élevée, s’il y a des liens internet en toutes lettres, des listes sur plusieurs lignes ou si le livre est lu sur iPhone, ça devient vraiment problématique. Les textes vendus sur iBookstore sont majoritairement codés à la main, ce qui permet de mettre en place des petites astuces CSS et HTML pour éviter ce genre de catastrophe. Si me souvenirs sont bons, même Apple en rajoute à l’export ePUB de Pages. Je sais que c’est assez difficile d’imaginer que la justification du texte est quelque chose de problématique, mais c’est beaucoup moins facile à implémenter qu’on le pense pour les développeurs et fabricants vu que ça peut avoir un impact négatif sur l’affichage du texte. Sur certains livres, j’ai vraiment dû faire une différenciation (justifié ou aligné à gauche) sur certaines natures de texte (paragraphe, listes, citations, etc.) pour que ça ne passe pas très mal à l’écran.

    Pour les notes de bas de page, c’est incompatible avec la façon de fonctionner du format ePub — grosso modo, il n’existe pas de page dans le livre numérique, on peut plutôt considérer ça comme une page HTML, le texte n’est pas fixé sur le support, il est dynamique, il n’existe donc pas de concept de note de pied-de-page. Il faut donc les mettre dans une annexe en fin de livre, et implanter des liens internes qui font l’aller-retour (ou les mettre à la fin du chapitre). La prochaine version d’EPUB permettra d’insérer des notes de bas de page sous forme de pop-up néanmoins.
    Pareil pour le texte en colonnes d’ailleurs. Il n’est pas possible de le faire dans un livre numérique.
    En gros, je me suis décidé à faire un article de base pour le formatage et les choses à éviter, il va arriver très rapidement.

    Apple, j’imagine qu’ils ont de la place pour commercialiser une app OS X qui rende la création d’EPUB facile et rapide. Là, on doit tout faire à la main. Bref, une sorte de iPub où les photos et vidéos s’intégreraient d’un simple glisser-déposer, où l’on pourrait facilement choisir des images de fond pour les mises en page fixes, où il suffirait de créer des boîtes de texte pour l’ajouter, etc. Aujourd’hui, aucune solution n’est vraiment complète et facile à utiliser. Les applications complètes ne sont pas forcément faciles à utiliser, les convertisseurs ne produisent pas un code de qualité.
    Apple a réellement beaucoup à gagner avec un outil comme ça : des e-books « amateurs » au niveau de qualité exigé, des « pros » qui délaissent Adobe InDesign si le prix n’est pas trop élevé, du contenu enrichi (livres pour enfants, guides, manuels scolaires) facile à produire, etc. En fait, si j’osais, je dirais même qu’ils pourraient recycler iWeb et le modifier pour en faire un outil de création de livre numérique… ça peut paraître saugrenu comme idée mais il faut bien comprendre qu’un livre numérique, ce n’est que du HTML.

  5. iBaby

    Bonjour.

    La mise à jour de Creative Book Builder est arrivée. Et pour ce qui m’intéresse, je ne vois pas de différence ! J’ai un peu honte, mais pourrais-tu me traduire ce que le développeur entend par « Support Markdown », car je ne comprends ni ne vois à quoi ça correspond… Je croyais que ce serait l’italique et le gras, mais je ne constate aucun changement. Il faut dire que je ne fais que du bricolage entre cette app et Pages. Il faut vraiment que je me mette à Sigil. Ou que j’achète un Mac pour iBook Author. 🙂 Je m’en vais justement lire ton article à ce sujet.

  6. Jiminy Panoz

    Oui bien sûr.

    Pour une base d’info, voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Markdown

    Grosso modo, ce sont les balises em ou strong ou h1, etc. (utilisées pour HTML) qui sont remplacées par des signes plus « simples ».

    Voir aussi ici : http://michelf.com/projets/php-markdown/syntaxe/ pour explications, etc.

    Maintenant, je vais être plus clair : à la base c’est un langage simple créé pour les « web writers » afin qu’ils n’aient pas à se préoccuper de la mise en page sinon avec quelques caractères (le signe « = » pour souligner les titres de niveau 1 par exemple, le texte entre « * » pour italique et « ** » pour les gras) donc c’est vraiment quelque chose de très spécifique. Ce n’est donc pas une façon simple d’intégrer italiques et caractères gras. Mais apparemment, c’est plus difficile à intégrer que prévu avec le clavier iOS :/

  7. Jiminy Panoz

    Dans ce cas (italiques et caractères gras), ça reste plus embêtant que difficile.

    Si un paragraphe contient l’un et/ou l’autre, il faut ajouter un « markdown » dans CBB.

    Pour les italiques, mettre le(s) mot(s) entre deux astérisques.
    Pour les caras gras, les mettre entre quatre astérisques.

    On a quelque chose du genre :

    lorem ipsum *italique* acta les ipsum mat **gras**.

    Ce n’est donc pas vraiment difficile mais ça demande au rédacteur de s’adapter.

  8. iBaby

    D’accord, mais pas simplement dans le texte qu’on va publier, si ? Je viens d’essayer de placer deux mots en italiques, j’ai régénéré le livre puis en ai fait un aperçu dans iBooks, et ces mots sont entourés de deux *, mais n’apparaissent pas en italique.

  9. Jiminy Panoz

    Hum si, je viens de regarder au cas où il y aurait un bug.

    Ajouter « markdown ».
    Ajouter son texte et ajoutez les astérisques sans espace autour des mots concernés.
    Sauvegarder.

    Aucun problème chez moi. Je l’ai même exporté au format ePUB pour vérifier une deuxième fois dans iBooks.

    Mais il faut bien veiller à ce que ce formatage soit présent dans un élément markdown et qu’il n’y a pas d’espace entre les mots et les astérisques.
    Donc pas possible de l’ajouter dans les autres éléments déjà créés et qui ne sont pas markdown. C’est embêtant, j’en conviens.

  10. iBaby

    Je crois que je n’ai pas fait comme toi. Tu commences par dire : Ajouter « markdown ». C’est ça que je n’ai pas dû faire. Où et comment on ajoute « markdown » dans CBB ?

  11. iBaby

    Je viens de trouver ! Mais ça ne change que la police, les * ne font pas de l’italique. En plus je ne vois pas comment on peut ne placer qu’un mot en italique dans un paragraphe. Je m’y prends peut-être mal, mais ça ne me paraît pas au point.

  12. Jiminy Panoz

    comme tu ajoutes un élément tout à fait normal.

    Quand tu te trouves dans un chapitre, le petit icône + qui t’ouvre le volet « Ajouter un élément ».

    Dans la catégorie « text », Markdown est venu s’ajouter à Titre et Paragraphe.

    J’en profite pour donner la façon de faire des listes en markdown au cas où tu aurais des italiques et gras dans une liste.
    On a quelque chose comme :

    * premier élément de la liste
    * deuxième *élément de la liste* (italique)
    * troisième **élément** de liste (gras)

    En gros, l’astérisque permet de créer une liste non ordonnée. Pour une liste ordonnée, simplement

    1.
    2.
    3.

    Ce n’est vraiment vraiment pas un langage compliqué et en gros, il permet de rédiger un fichier purement texte (le format .txt par exemple) dans l’optique d’un export HTML (langage sur lequel repose tous les formats de livre numérique) avec quelques caractères comme * et #.

    Il me semble même qu’une application qui ressemble à iaWriter iPad utilise markdown pour l’export ePUB.

  13. Jiminy Panoz

    De rien.

    Mais je pense que Sigil te conviendra quand même un peu plus vu que c’est un traitement de texte spécialisé dans le livre numérique. Il te fera gagner pas mal de temps 😉

  14. deb76

    Bonjour,
    Déjà, un grand merci à vous pour toutes vos explications concernant la création des ePub et autres iBooks. Journaliste à la retraite, musicien, compositeur, passionné par la musique contemporaine et son histoire, l’ePub et sa version Ibooks créée avec Ibooks Author, mais aussi les App Studios de Quark Xpress pour les magazines numériques interactifs, sont autant d’outils qui enrichissent la publication.
    Modérateur pour un forum de musique sur les synthés dans le cadre d’une rubrique Ressources, je souhaitais faire le point sur les outils de gestion de la documentation et de la publication. J’ai commencé avec iBooks Author mais avec le souhait d’élargir avec l’ePub. J’avais déjà commencé à regarder avec Quark XPress et Indesign mais bon, ce n’était pas évident dans la mesure où je ne maitrisais pas les hiérarchies différentes. Et dans mes recherches sur le Net, je suis tombé plusieurs fois sur votre blog, vos explications. Grâce à vous, j’ai découvert Sigil. Ce qui m’a permis de mieux appréhender l’organisation d’un ePub. Ensuite, vos templates m’ont énormément aidé car avec Sigil, j’ai pu les analyser en profondeur, regarder le code. Ca me permet, notamment de savoir maintenant insérer une lettrine. Donc, déjà, là, un grand merci. Pour créer avec Sigil, j’ai commencé à le faire avec Nisus Pro, et via l’exportation htlm dans Sigil, c’est une bonne base de départ.
    Ceci étant, grâce à vous, j’ai découvert Pressbook -intéressant comme concept -, Book Créator, qui peut-être effectivement détourné pour une présentation avec des photos, un commentaire enregistré et des musiques en soutien.
    Mais c’est surtout Creative Book Builder qui m’a littéralement stupéfait. La diversité des possibilités d’ajouts d’éléments « médias » : image, vidéo, enregistrement de commentaire audio, ajouts de musique, les questionnaires, les listes…
    Petit regret, toutefois, la reprise d’un ePub créé avec Creative Book Builder dans Sigil n’intègre pas les fichiers audio et les vidéos. Dommage.

    PS : Phoster est effectivement une bonne alternative pour une couverture quand on est pressé. PhotoForge 2 pour le traitement des photos est plutôt puissant, tant au niveau de la résolution que des effets et des filtres proposés. Pour le montage vidéo, je conseille Avid Studio, et pour préparer des maquettes (dans le sens secrétariat de rédaction (comme avant sur feuilles papier) ou page web, Adobe Proto est pas mal du tout.

    1. Jiminy Panoz

      Un grand merci pour cette revue très complète, ces ajouts et ces remerciements. 🙂

      Pour information, les développeurs de creative book builder sont à l’écoute des feedbacks et très réactifs pour répondre aux diverses questions des utilisateurs donc n’hésitez pas à les contacter.

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