C’est donc parti pour ce quinzième et dernier numéro d’UpdateBook.
Je tiens à remercier tous ceux qui ont lu et partagé ces articles.
Je tiens également à faire remarquer qu’UpdateBook ne disparaît pas pour autant puisqu’il continuera à exister sous forme de hashtag sur Twitter — et pourquoi pas davantage puisque nous avons quelques idées… mais avec d’autres personnes dans ce cas.
En rédigeant ce numéro 15, force est de constater que je me suis planté : UpdateBook n’avait pas vocation à lister (et commenter) les dernières infos dans le domaine du livre et du magazine, il servait plutôt de plateforme pour publier des billets donnant à réfléchir, invitant à mieux pratiquer et (me) permettant de sortir d’une approche majoritairement technique — vous pouvez me corriger si je me trompe.
Ce dernier numéro n’échappe pas à la règle. Nous allons parler de beaucoup de choses diverses et variées : la collection Little Black Classics de Penguin, le « contenu distribué » sur les réseaux sociaux, le magazine (de niche) imprimé, les apps natives et les sites web responsifs, la disruption du livre qui tourne en rond depuis 5 ans, la typographie sous quasiment tous les angles, la conférence eBookCraft, le design et le prototypage, l’accessibilité des livres et des bibliothèques.
Je vous souhaite une bonne dernière lecture. En espérant vous retrouver très vite sur les réseaux.
L’édition en général
La petite histoire du pingouin, certains magazines imprimés cartonnent, un pionnier du web s’éteint, les apps en question, la disruption du livre qui n’en finit plus de redémarrer tellement elle bogue…
La presse
- Connaissez-vous Stylist, ce magazine gratuit distribué à la sortie du métro et qui cartonne en ce moment ?
- Le blog Arctic Startup lance un magazine imprimé. Explications. On a tendance à l’oublier mais les magazines imprimés « de niche » fonctionnent très bien en ce moment et… l’imprimé offre une très bonne expérience utilisateur par défaut.
- Pour séduire les éditeurs, Medium leur propose leur propre URL. Et ces éditeurs peuvent également personnaliser leur « magazine ».
- GigaOM ferme ses portes, du jour au lendemain…
- Une interview de David Carey, président du groupe Hearst.
- Construire des plateformes pour les salles de presse et leurs contenus.
- Pourquoi Buzzfeed est l’éditeur le plus important au monde aujourd’hui. Je sais que certains risquent d’avoir une crise cardiaque mais il ne faut pas se fier au titre.
- Le Times s’apprête à lancer un modèle de publication basé sur des éditions (matin, midi et soir). Certains sont sceptiques… et ont été rétrogradés dans l’organigramme.
- Les médias d’information devraient laisser tomber les apps natives. C’est chez Monday Note et je vous invite à choper le flux RSS du site si ce n’est pas déjà fait.
- Pendant ce temps, à Veracruz, Rue89 lance un nouveau site mobile pour accompagner l’essor des smartphones.
- Tiens, sinon, quelqu’un a relevé quelques curiosités par rapport au Fonds Google pour l’innovation numérique de la presse — d’ailleurs, sur 53 projets, 2 concernent directement le mobile…
Le livre
- Les Little Black Classics de Penguin contribuent à son histoire. Et en réalité, si l’on y regarde bien, c’est ce que quasiment tous les éditeurs cherchent à faire aujourd’hui avec le numérique.
- Fiberead s’est donné une mission : aider les auteurs étrangers à publier sur le marché chinois.
- Comment nous nous sommes trompés sur le livre. Les données pourraient nous en apprendre beaucoup mais attention à leur analyse et aux raccourcis que nous pourrions être amenés à prendre.
- Quel est le problème avec les livres numériques ? Le problème réside en partie dans les solutions de lecture et les services, qui sont difficiles à utiliser — ce n’est pas moi qui le dit, c’est le directeur exécutif de la Digital Public Library of America.
- Bookjam « disrupte » l’édition avec un truc que beaucoup d’autres ont tenté de faire ces 5 dernières années. Bref, mieux vaut prendre ce genre d’articles avec une grosse pincée de sel, les journalistes ont une fâcheuse tendance à ne pas effectuer des recherches à ce sujet… (clickbait !). Voir aussi cet article.
- Et sinon, apparemment, les jeunes lecteurs disent « non merci » aux livres numériques enrichis. En fait, ils préfèreraient même très largement l’imprimé.
- Perdre ses illusions sur la vente directe d’eBooks. Ou comment un éditeur a fini par se tourner vers un distributeur pour éviter de perdre du temps.
- Rakuten rachète Overdrive.
Facebook demande aux éditeurs de publier directement leurs contenus sur sa plateforme. Le monde de l’édition est en état d’alerte, les billets se multiplient, des journalistes ont peur.
Il est difficile de faire le tri entre tous les articles publiés, j’ai donc décidé d’en sélectionner 3 qui peuvent à mon sens bien résumer la situation.
- Vox a eu beaucoup de succès en publiant directement sur Facebook. Faut-il suivre son exemple ?
- Les éditeurs vont-il couler ou surfer sur la vague du « contenu distribué » ?
- Les éditeurs n’ont pas vraiment le choix étant donné qu’ils sont à la ramasse sur le mobile…
Typographie
Création et expérimentations, l’email et les wearables, une fonte gratuite et une sélection, etc.
- Une fonte intégralement en CSS. On peut apprécier la performance, on peut également remarquer que, du coup, ça rend le texte totalement inaccessible…
- Mais au fait, comment se crée une police de caractères ? Et ça va faire plaisir aux non-anglophones puisque cet article sur la création d’Obsidian a été traduit en français.
- Des techniques et conseils pour soigner la « photo-typographie ».
- La typographie de l’email. L’email est peut-être plus limité que le web, il ne l’est pas forcément autant que vous le pensez.
- La typographie des wearables. On n’en a pas fini avec le responsive design.
- La sélection 2014 de Typographica.org. Pour information, Source Serif (qui ne dispose pas encore d’italique) et Cooper Hewitt sont libres et gratuites.
- Career, une fonte élégante, imposante et libre d’Antoine Gelgon.
- Type.js, un petit script qui permet d’en faire beaucoup pour la typographie.
eBookCraft
eBookCraft est un événement (canadien) qui se propose de rassembler concepteurs et développeurs de livres numériques. De par la qualité des présentations de ses intervenants, je juge personnellement que cette conférence est un immanquable. Aussi, il est naturel que je consacre toute une partie à celui-ci.
Et puis, mine de rien, ça donne envie de créer un tel événement en France. Si quelqu’un ayant les moyens de l’organiser me lit…
- Les présentations de 2014 et 2015. Avec du Steve Matteson, du Baldur Bjarnason ou encore du Ivan Herman dedans.
- Les vidéos de la conférence. Il faut absolument prendre le temps de toutes les regarder. Point.
- Le Storify des conversations twitter s’étant déroulées pendant l’événement.
- Bien, bien, il semblerait que la situation n’ait pas vraiment changé. Le point de vue d’une personne extérieure sur l’e-production aujourd’hui… qui rejoint quelque peu mon ressenti après avoir ressorti des articles du grenier ces derniers jours. Pour faire court, il y a quand même cette impression de faire du surplace, sur des choses basiques qui plus est.
Design & Développement
Le pingouin encore, les couvertures, le design de la lecture, le visuel, le prototypage, les interfaces, la qualité technique, un peu de CSS et d’EPUB, des designers iconiques s’expriment et des nouveaux outils arrivent.
Le livre
- On revient sur les Little Black Classics de Penguin, pour parler de design cette fois.
- On continue sur le design avec les couvertures sélectionnées par l’Academy of British Cover Design. Certaines pourront servir d’inspiration puisqu’elles paraissent particulièrement adaptées au livre numérique (écrans eInk notamment).
- On enchaîne sur 32 des plus belles couvertures de 2014 selon Buzzfeed.
- Neubible ou quand un ancien designer d’Apple ré-imagine la bible pour le mobile.
- Duolir, une app de livres bilingues. C’est dommage de le faire en app avec un format propriétaire alors que les renditions EPUB 3 sont prévues pour ça — et pour d’autres choses.
Le visuel
- Amazon se lance dans le « web visuel ». On dit que les grilles d’images sont populaires parce qu’elles fonctionnent, Amazon cherche à le vérifier.
- La symétrie dans le design web.
- Comment créer des relations visuelles avec du contraste et des similarités.
- Livre gratuit : le design d’interface utilisateur web pour l’œil humain. Le livre traite de motifs de mise en pages et de typographie.
UI + UX
- Donc, vous modifiez le comportement du scroll ? Merci de lire ceci. Et vous pouvez enchainer là-dessus.
- Comment changer les habitudes des utilisateurs avec des interactions ? Lecture obligatoire si votre livre numérique dépasse la forme du livre imprimé.
- Embrassons l’expérience utilisateur lente. On parle bien d’expérience lecteur ici et, surtout, des moyens à notre disposition pour la perfectionner.
- Et si on faisait un prototype avec Keynote (le PowerPoint d’Apple) ? Un guide très complet expliquant comment détourner le logiciel pour tester un système de navigation — je rappelle que Macaw ou Hype, dont la version 3 vient tout juste de sortir, peuvent également servir à prototyper.
- Parfois, la meilleure interface est l’absence d’interface. Si vous souhaitez mettre la main sur le livre, je vous conseille honnêtement d’acheter la version imprimée #ahem.
- De toute manière, la meilleure icône est un libellé de texte. La conception d’icône est difficile, cf. ceux de Google Drive.
Technique
- Le code des couleurs ou comment fonctionne le « Hex ».
- eBooking, l’art de lire les livres que nous créons. L’idée peut paraître évidente et pourtant… il faut écrire des billets pour la rappeler.
- La qualité technique du texte. Ouais les gars, continuez à dire que si ça passe bien au visuel, pas de problème. Ça vous embête peut-être qu’on insiste là-dessus mais il y a de bonnes raisons qui nous poussent à le faire. Donc soit vous rejetez le truc en bloc et tant pis, soit on en discute et on fait avancer le livre numérique ; c’est comme vous voulez.
- 15 livres gratuits et utiles pour le web design (et il y a donc des choses à récupérer pour l’eBook design).
CSS
- Trente espèces en danger, en CSS animé. Le tout est réalisé à la main et ce n’est pas loin d’être un chef d’œuvre de design éditorial. Une interview du créateur est disponible sur Motionographer.
- Une introduction à « CSS Shapes », le truc qui vous permet d’habiller une image qui flotte et auquel on aura droit dans 10 ans en EPUB.
- Une réflexion sur les guides de styles et comment les améliorer.
EPUB
- EPUB 0, le format tout simple de livres numériques qu’on aurait bien envie d’utiliser vu comment les spécifications EPUB 3 deviennent d’une complexité « xhtml2esque » — qui, pour info, a été un gros fail.
- La vision d’ePubWeb présentée en slides au Salon du Livre.
- Résumé d’EduPub Phoenix 2015. Où l’on apprend que… le fixed-layout ne pourra pas se passer d’une version reflowable text pour l’accessibilité — pour avoir testé le fixed-layout avec les lecteurs d’écran, je peux dire qu’on peut facilement comprendre pourquoi.
Quand les designers iconiques s’expriment
- Une interview de Dieter Rams par Gary Hustwit, réalisateur d’Helvetica, Objectified et Urbanized. Si l’interview est à lire, les documentaires sont à voir et le livre à acheter — même si ça pique un peu au niveau du porte-monnaie. Cela me permet également d’annoncer un article consacré à Dieter Rams pour mi-avril 😉
- On prend Massimo Vignelli et on recommence.
Outils
- L’Atavist nouveau est arrivé et il défonce ton traitement de texte.
- Adobe s’apprête à sortir son nouveau service, Publish, pendant l’été 2015. Et ô surprise, il est pensé pour les usages du smartphone.
Accessibilité
Beaucoup de livre, un peu de réseaux sociaux, un guide pour les bibliothèques.
- N’oubliez pas le contraste. En gros, partez du principe que ce que vous voyez sur votre MacBook Pro Retina ne sera pas, dans 99 % des cas, ce que le lecteur verra sur l’écran bien pourri de son PC.
- L’accessibilité dans l’édition grand public, la présentation de Daniel Weck lors du Salon du Livre.
- L’accessibilité des livres, le rapport IDATE Consulting.
- Scribd est attaqué en justice pour défaut d’accessibilité. Mine de rien, les procès se multiplient ces derniers mois. Il est simplement dommage que nous devions jouer du fouet car les développeurs refusent de voir la carotte devant leurs yeux.
- Les médias sociaux doivent être accessibles à tous… mais seul LinkedIn a fait le déplacement à la conférence du FCC sur le sujet.
- Des lignes directives pour les bibliothèques souhaitant offrir des services aux usagers dyslexiques. Attention, c’est un PDF.
- Comment se comportent les lecteurs d’écran avec le contenu ajouté à l’aide des pseudo-sélecteurs CSS ? (Réponse : ce contenu est majoritairement lu). Et ça me permet d’annoncer que le gros projet Text-to-speech sera — enfin — publié le 7 avril, l’intégralité des travaux étant placés sous licence Creative Commons BY-NC-SA 3.0.
En passant
Trois liens utiles qui ne rentraient pas ailleurs.
- Pourquoi nous avons construit notre propre scanner de livres. En résumé, Canelo veut avoir le contrôle donc ne pas dépendre d’un sous-traîtant peu regardant sur le contrôle qualité parce qu’il cherche à tirer les coûts vers le bas.
- Votre blog est sous WordPress et vous voulez une landing page pour votre prochain livre ? Une liste de plugins.
- L’eBook interactif vous intéresse ? « Il y a un site pour ça. »
❦
Voilà, c’est fini pour UpdateBook tout court, rendez-vous sur Twitter avec le hashtag du même nom.
Si jamais cette fin vous attriste et que vous souhaitez continuer à faire vivre le truc sous une autre forme, vous savez où me trouver. Je préfère quand même prévenir que ce sera beaucoup de boulot pour des résultats parfois décourageants mais je n’ai aucun problème pour en discuter avec les potentiels intéressés.
FIN
Merci pour ces nombreux liens, j’imagine à peine le temps de documentation nécessaire pour chaque nouveau post…
Pour ce qui est du futur, c’est vrai qu’en faire un support un peu plus souple de partage de lien sera sans doute plus simple et plus logique, mais je me demandais si, en plus d’un hashtag, une liste ouverte plus pérenne pourrait être envisagée, sur par exemple. Je ne sais pas trop qui serait prêt à participer, mais ça favoriserait une documentation un peu plus structurée (via des mots-clés) et plus accessible.
Ah ouais alors, c’est une longue histoire UpdateBook.
Au départ ça devait être un site dédié avec d’autres personnes mais vu le peu d’intérêt pour le sujet, me suis demandé si ça devait pas plutôt être une mailing-list publique puis finalement, c’est devenu une catégorie de billets parce que c’était le plus simple à mettre en place et que ça évitait d’avoir à embarquer des gens dans un gros projet avec une audience très relative. C’est aussi ce qui explique l’abandon de la newsletter dédiée, parce qu’il y aurait eu trop de boulot… et c’est ironiquement ce qui aurait pu faire vivre le truc plus confortablement.
UpdateBook, en moyenne, c’est à peu près 200 vues (je n’y compte pas les chiffres Medium). Ça a très bien fonctionné au tout début… mais ces chiffres du début compensent assez largement les chiffres des 3 derniers numéros dans le calcul de cette moyenne. En fait, la courbe a régulièrement baissé et tout à coup, sans que je ne puisse l’expliquer, ça reprenait sur un numéro en particulier.
Sur le hashtag, je ne me fais pas trop d’illusions puisqu’il a été très peu utilisé par d’autres jusqu’ici. Et puis en plus, Twitter semble être en souffrance depuis décembre 2014. Le nombre d’impressions et les RT ont connu une baisse dramatique et, pour en avoir parlé avec d’autres, il semblerait bien que ce soit davantage la règle que l’exception dans notre petit domaine. Or, comme UpdateBook dépendait vachement de Twitter et des RT…
Je reviens à ce résumé en intro :
C’est ce qui était prévu au début, c’est ce pour quoi on n’a pas forcément trouvé la forme adéquate. Dans l’idéal, ça aurait dû être un site pro (avec abo ?), avec des contributions externes bien choisies et bien éditées, le tout publié avec un rythme trimestriel + bien sûr dispo pour la lecture offline (EPUB, Mobi voire PDF) avec un « directeur artistique »invité pour chaque numéro, DA auquel on aurait donné carte blanche sur l’expérimental histoire de joindre la théorie à la pratique.
C’est juste que, économiquement et « éditorialement », ça me paraissait pas viable et ça le paraît encore moins aujourd’hui. Et ce d’autant plus que c’est un boulot à temps plein de s’occuper d’un tel projet. Et pourtant, rien que d’en parler, ça me met l’eau à la bouche perso.