#UpdateBook 4

Les dernières infos dans le domaine de la publication numérique, présentées et commentées sans langue de bois.

Cette semaine, une moisson d’articles à vous présenter, raison pour laquelle je vais tenter de rester concis dans mes commentaires.

Et n’oubliez pas que vous pouvez utiliser le hashtag #UpdateBook pour partager des infos sur twitter.


La newsletter

Nous n’inaugurerons pas la newsletter avec ce quatrième numéro puisque nous cherchons encore l’outil simple1 et efficace qui permettra de la gérer au mieux sans avoir à bidouiller et perdre un maximum de temps.

Nous avons envisagé Mailchimp pour lancer la newsletter et la faire tourner jusqu’à ce que nous trouvions un outil simple et efficace — j’insiste, vraiment, parce que cela paraît introuvable — mais cela demande beaucoup trop de temps et nous en avons déjà perdu beaucoup, notamment à cause des bugs ahurissants de leur outil WYSIWYG (de type « j’ajoute un espace dans un paragraphe, tout le thème est cassé et impossible de régler le bug », et je ne plaisante pas puisque j’ai passé une matinée dessus).

Nous stoppons donc les souscriptions pour le moment et relancerons bien évidemment le processus dès que nous aurons trouvé une solution. Merci de votre compréhension.


Pléthore d’idées

Quoi de mieux que de commencer un billet en listant quelques matériaux susceptibles de vous inspirer ?

Une idée ridicule

Et si les éditeurs donnaient leurs livres ? C’est l’idée d’Eliot Peper et de son éditeur, ce dernier l’ayant plutôt bien accueillie puisque son modèle verse à fond dans l’expérimentation.

Néanmoins, je ne peux m’empêcher de penser que le cas est quand même hyper particulier et que si tout le monde se mettait à faire ce que FG Press fait, plus personne ne pourrait se faire entendre dans la chambre d’écho que nous créerions — c’est Medium qui sert de chambre d’écho ici puisque le livre sera publié gratuitement sur cette seule et unique plateforme.

Une idée encore plus ridicule

Qu’est-ce qui coûte $ 400 000 à publier mais qui rapporte $ 1.3 million avant même sa publication ?

Un livre numérique prévu comme un piège à clics (clickbait dans la langue de Chesapeake). C’est une marque de cosmétiques qui a payé si cher pour pouvoir placer ses vernis à ongles et de la propagande dans les dialogues du bouquin — car oui, on assure que l’intégrité du texte a été respectée mais l’auteur a quand même modifié les dialogues afin d’y placer les résultats d’études sanitaires menées sur ces mêmes vernis, la marque se disant que se serait plus sympa d’en faire la pub dans un bouquin chick-lit que dans les magazines pour teenagers.

Avant de vous étouffer sur le coût de production, sachez tout de même que cela inclut l’ebook, des sites web compagnons prévus pour… vendre un max, une web TV conçue pour… vendre encore un peu plus et des cartes de téléchargement pensées pour… tirer quelques dollars de potentiels sponsorings, les dits sponsors trouvant un intérêt à cette aventure dans le fait que ces cartes sont des portes d’entrée vers une myriade de données récoltées auprès des lecteurs qui se les verront offrir.

Voici donc ce que certains considéreraient comme le prototype du business model du futur de l’édition. En tout cas, force est de constater que c’est rentable sans même n’avoir vendu le moindre exemplaire.

Une idée pas si bête que ça

Chez FastCoDesign, on aime bien les beaux objets, y compris les livres. Dès lors, il n’est pas étonnant d’y retrouver le pop-up book d’un bar à cocktails londonien. Ce qui me fait penser…

Pourrions-nous trouver là un vecteur de développement — ou de croissance, au choix — pour le livre interactif ? On le sait, les marques investissent de plus en plus l’éditorial et montent des projets à coup de débauchages dans le monde de l’édition. De Red Bull à Apple, ce sont des centaines de personnes qui collaborent pour produire des contenus, publier des magazines, faire du « snow-falling » et trouver notre prochaine rime.

De là à imaginer que le livre numérique pourrait amener le lecteur à s’intéresser à un bar et vice-versa, il n’y a qu’un pas. Pour les réservations in-book, la création graphique répercutant l’atmosphère de l’endroit et les interactions permettant de convaincre le lecteur de s’offrir un Bloody Mary, voir à l’accueil.


Le futur et le passé du livre

Parce qu’il ne faudrait pas oublier que le livre a une histoire propre.

EPUBWEB

Books in Browser 2014 tout juste fini, David Blatner s’est fendu d’un récap’ pas inintéressant sur CreativePro.

On y apprend qu’il y a une réelle volonté de rapprocher le livre numérique du web, qu’on parle désormais quasiment de site web empaqueté2 sous la dénomination EPUBWEB, que ça bosse dur sur la typographie niveau CSS et que beaucoup d’éditeurs et de développeurs font absolument tout pour s’éloigner des outils Microsoft et Adobe, et se tournent vers l’open source.

L’histoire du chapitre

Gros gros billet du New Yorker pour nous en apprendre un peu plus sur le chapitre, qui est là depuis tellement longtemps que sa présence, inévitable, ne nous surprend même pas. En réalité, nous l’utilisons même sans trop savoir pourquoi.

Ce sont les « compilateurs de savoirs », c’est-à-dire les encyclopédistes, moines et théologiens qui l’ont forgé, s’en servant pour organiser les contenus. Alors si vous voulez découvrir comment nous en sommes venus à l’utiliser pour le roman, vous savez ce qu’il vous reste à faire.


C’est la fin

Les mauvaises nouvelles se doivent d’être annoncées…

Jux ferme ses portes

La plateforme d’édition/hébergement de médias Jux annonce qu’elle va fermer à la fin du mois mais permet tout de même de récupérer les données qui y ont été stockées.

Une nouvelle preuve que l’on est bien mieux chez soi même s’il faut bricoler un peu et faire le ménage régulièrement.

Microsoft débranche Nokia Lecture

Même si l’info n’intéressera pas grand monde, Nokia Lecture s’arrête. À considérer que l’app n’a pas été mise à jour depuis 2012, soit quelques mois seulement après son lancement et alors que des gros bugs y étaient présents, il semble que même ses développeurs ne s’y intéressaient pas vraiment.

Cela signifie que l’on ne pourra pas re-télécharger l’app (elle n’est plus dispo sur le store), que l’on ne pourra pas récupérer les livres achetés, que l’on ne pourra pas changer de téléphone sans tout perdre (l’app et les achats) et que Microsoft conseille de se tourner vers l’app Kindle. Rappelons au passage que MS a investi pas moins de 300 millions dans Nook il y a un peu plus d’un an… pour conseiller l’app Kindle aujourd’hui, donc.

MacKeeper, le cauchemar qui surgit en fenêtre pop-up.

MacKeeper, le cauchemar qui surgit en fenêtre pop-up.

La fin de la pub en ligne ?

Très bon billet de NextInpact traitant de l’ampleur que prend adblock. On y apprend que les bloqueurs de pub deviennent mainstream, donc que de plus en plus de personnes les utilisent, et que des éditeurs sont prêts à aller au clash pour continuer sur le modèle quand même bien entamé — depuis très longtemps — de financement par la publicité.

Petite analyse rapide : si adblock devient mainstream, c’est que le problème est véritablement à la source, au niveau même de la pub, des régies, des annonceurs, etc. Les énormes abus poussent les gens à installer des bloqueurs de pub et ce sont tous les éditeurs qui trinquent à cause de certains, qui se permettent tout.

Pages qui envoient automatiquement vers une app dans le store3, pubs qui s’ouvrent dans un nouvel onglet lors d’un clic droit sur la page ou d’un clic dans le champ de recherche, vidéos qui se lancent automatiquement, images de fond à rendre aveugle un chien-guide… Autant d’abus qui ont rongé le système.

Messieurs les éditeurs, avant de vouloir faire le ménage dans le navigateur des autres, pensez déjà à nettoyer de votre côté et commencez par virer ceux qui font n’importe quoi. À bon entendeur.


Point typo

Parce que l’on ne pouvait pas décemment ne pas aborder régulièrement le sujet après publication du guide des polices.

metal-fontforge

Nouvelle peau pour Fontforge

Avec son nouveau site, espérons que Fontforge continue sur sa lancée et intéresse de nouveaux contributeurs, l’outil pouvant se révéler précieux.

En deux ans, pas d’amélioration typo sur Kindle

C’est dit, John Gruber ne rachètera pas de liseuse Kindle tant qu’Amazon ne réglera pas les problèmes de typo, à savoir la justification (imposée) sans coupure des mots en fin de ligne4.

Mais il n’y a pas que ça5 : la sélection de polices par défaut est toujours autant à côté de la plaque.


Design et technique

Ne vous inquiétez pas, nous en avons presque fini.

La non-fiction, encore et toujours

Chez Nielsen Norman Group, on juge que des efforts devraient être faits pour la non-fiction en numérique. Je ne pourrais leur donner tort, je pense même que la non-fiction est l’un de nos plus gros échecs en numérique, que nous devons l’accepter et en discuter pour trouver des solutions.

Les apps de lecture ne sont pas pensées pour la non-fiction : elles ne nous permettent pas de trouver notre chemin et d’envisager une consultation non linéaire. Mais ce n’est là qu’un premier problème.

Le second problème, c’est le design : nous copions bêtement ce qui se fait en papier, quitte à intégrer des tableaux en image par exemple, et nous finissons par faire de l’anti-design dans le sens où nous ne pensons pas pour le numérique.

Et ne pensez pas que tout s’arrange avec les apps-livres : les problèmes de design persistent. Notre responsabilité de designers est donc engagée.

Et le web-book devint ebook et pbook

Encore un billet qui relate de l’expérience d’un designer web qui a converti son livre-web en numérique et en papier, mais qui relate surtout des difficultés rencontrées lors de la production du livre numérique.

La conclusion est sans appel : la situation du livre numérique aujourd’hui est pire que la guerre des navigateurs dans les années 90.6

L’occasion, aussi, de rappeler que Pandoc peut être un allié pour le moins précieux.

"Quelle sera votre rime" ou le détournement du scroll pour narrer une histoire chez Apple.

« Quelle sera votre rime ? » ou le détournement du scroll pour narrer une histoire chez Apple.

Comment scroller ?

Nous l’avons dit plus haut, les marques investissent l’éditorial et n’hésitent pas à publier des pages et articles qui jouent à fond sur le concept d’interactions synchronisées sur le scroll.

Pour ceux que cela intéresse, Mike Bostock, employé par le New York Times, propose un article listant 5 règles très simples à assimiler et à mettre en pratique.

Et ça fait du bien de rappeler certaines choses tant il est facile de casser un concept, le scroll, simple et acquis par les utilisateurs. Attention au scrolljacking, attention à ne pas frustrer le lecteur avec des distractions trop nombreuses, merci de la prévenir avec des indices visuels.

N’hésitons pas à faire le parallèle avec le livre numérique et ses incarnations à l’heure actuelle — la pagination étant son incarnation la plus répandue.


 

  1. Très chers développeurs WordPress, nous cherchons un plugin hyper simple qui permet juste d’envoyer un article à une liste d’abonnés en un clic depuis l’interface de rédaction, pas une usine à gaz tellement lourde que l’on ne sait même plus comment récupérer un shortcode à intégrer dans l’article pour intégrer un formulaire d’abonnement.
  2. En fait, on en parle depuis longtemps mais l’idée se rapproche d’une publication HTML pure et dure.
  3. Certes, les éditeurs ne sont pas forcément au courant que la régie à laquelle ils font appel se permet ce genre de choses.
  4. Rappelons tout de même que cela demande des ressources et que l’autonomie peut en pâtir.
  5. Encore qu’Amazon se réserve le droit de refuser ou de retirer un livre à la vente si l’on touche au corps du texte et que nous l’alignons à gauche par exemple, préférant donc imposer ses choix aberrants…
  6. Et ce n’est pas la première fois que quelqu’un ose la comparaison.

2 commentaires #UpdateBook 4

  1. Stéphane

    Merci pour cet article et pour #updatebook en général. Je réponds par rapport à la newsletter.

    Le plugin WordPress « MyMail » est bien. Il n’est pas génial, il est bien.

    Il permet :

    1) D’automatiser l’envoi de newsletters directement via WordPress ;
    2) D’intégrer assez facilement un shortcode sur le blog pour le form d’inscription ;

    A l’inverse, il pose problème car :

    1) Envoyer des e-mails directement depuis un hébergement n’est pas une bonne idée. Il est plus intelligent de passer par un relais SMTP comme Mandrill et de tout bien configurer aux petits oignons.

    2) La gestion des templates est hasardeuse.

    3) Bien qu’il existe beaucoup de très beaux templates pour MyMail sur Themeforest, ils coûtent un peu cher à mon goût (20$).

    Un plugin WordPress d’envoi de newsletters sera toujours une solution un peu complexe à envisager : l’envoi de mail est véritablement un métier. Mailchimp fait ça très bien et même si l’utilisateur ne voit que l’UI, le gros du boulot se fait du côté de l’envoi.

    Si Mailchimp ne te convient pas (avec son « RSS to mail », j’ai peur qu’aucune solution ne te convienne beaucoup mieux. Bon courage quand même !

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