#UpdateBook est une nouvelle catégorie de billets dont le but est de répercuter des infos importantes dans le domaine de la publication numérique. Quelques commentaires personnels viennent y apporter des compléments. Ces billets seront publiés au fil des nouvelles, sans contrainte de régularité.
Outils
iBooks Author
Apple a profité de la sortie de Mac OS X Yosemite pour déployer une nouvelle version d’iBooks Author (compatible à partir de Mavericks). Deux fonctionnalités d’importance sont à souligner : l’import InDesign (IDML) et l’import EPUB.
Malheureusement, après quelques tests, l’import IDML peut être décrit comme un minimum fonctionnel. Il faudra préparer les fichiers InDesign pour qu’iBooks Author les ingère au mieux et, surtout, les importer chapitre par chapitre (ou section par section). En effet, l’import peut engendrer un sacré maelström quand la mise en pages est trop complexe (il vaudra mieux utiliser le thème vierge), surtout que des éléments du gabarit (numéro de page) sont importés. En vérité, je conseillerais même d’exporter le fichier InDesign en EPUB et d’importer ce dernier.
L’import EPUB, justement, n’en est pas vraiment un. iBA ne permet en effet pas d’importer de fichier EPUB mais de créer un projet à partir de celui-ci. À noter qu’EPUB2 et EPUB3, reflowable text et fixed-layout, sont supportés. Pour résumer, lors de la création, le logiciel va essayer d’interpréter le fichier EPUB à la manière d’iBooks sur iOS, en présentation double page (voir capture plus haut). Attention au float
(images, lettrines, etc.) qui est très mal interprété pour le moment.
Kindle Kids’ Book Creator
Après les comics, Amazon s’attaque aux livres jeunesse. Cette nouvelle application permet d’importer un PDF ou des images et de créer un fichier fixed-layout bénéficiant de toutes les fonctionnalités intégrées à la plateforme Kindle, le « texte pop-up » notamment.
L’outil est basique de prime abord mais semble fonctionner plutôt pas mal même s’il faudra mettre le nez dans HTML et CSS à certaines occasions.
Sigil
Pas une nouvelle fraîche mais une très bonne nouvelle qui mérite un rappel…
Sigil, le célèbre éditeur EPUB libre et gratuit, a été mis à jour quasiment un an après avoir été placé en hibernation. Au programme de cette nouvelle version, l’implémentation d’un outil permettant d’automatiser à l’aide de scripts Python — dont un qui permet de modifier les fichiers Kindle Mobi directement.
De nouveaux contributeurs ayant fait leur apparition, la prochaine étape est le support d’EPUB3. Le logiciel étant à mon sens très largement sous-estimé en ce qui concerne son impact sur l’écosystème tout entier, ce (potentiel) support pourrait avoir des conséquences assez significatives sur la généralisation du format.
Pandoc
Pandoc s’impose de plus en plus comme LE couteau suisse de la publication numérique. Il devient même un outil incontournable quand vient l’heure de mettre en place des processus de production puisqu’il accepte désormais les formats docx (Word) et EPUB en entrée. Et comme il peut exporter en ICML (InCopy CS 5.5), cela signifie qu’il est désormais très facile de récupérer les contenus d’un fichier EPUB pour les importer dans InDesign.
À noter que les styles sont conservés et que les blocs graphiques sont posés, il ne reste donc plus qu’à travailler les styles et importer les images. Quelques modifications sont tout de même à envisager en cas de conversion depuis EPUB3, certaines balises HTML5 — header
pour ne citer qu’elle — n’étant pas encore correctement gérées lors de la conversion.
Aquafadas HTML5 Web Reader
Aquafadas, bien connu pour ses plugins InDesign, a récemment lancé sa solution de publication web, le HTML5 Web Reader. Par curiosité, inspectons le titre de l’une des pages de démo dans Chrome…
Bonne chance aux robots des moteurs de recherche qui vont découvrir la spéléologie, donc.
Développement eBook
The Kindle Text Problem
Très intéressante vidéo postée par Computerphile sur Youtube.
Elle nous explique comment Kindle « met en pages » du reflowable text. Si vous n’avez pas le temps de la regarder ou que vous n’êtes pas anglophone, voici l’idée qu’il faut en retenir : la mise en pages du texte peut être terriblement mauvaise parce que les algorithmes ont été en grande partie pensés pour économiser la batterie de l’appareil.
Les césures d’iBooks
Alléluia, nous avons réussi à trouver comment régler 90 % des problèmes de césures dans l’app iBooks.
Même si l’usage veut généralement que xml:lang
soit attribué à html
, il apparaît que les développeurs de l’app préfèrent que celui-ci le soit à body
— l’export InDesign a-t-il à y voir dans ce choix ? Et si iBooks ne trouve pas de xml:lang
sur body
, alors l’app essayera d’en ajouter un, ne tenant pas compte de celui présent sur html
.
On finit quand même par se demander à quoi peut bien servir la métadonnée dc:language
dédiée et obligatoire…
Solutions de lecture
iBooks 4 sur iOS
iBooks toujours, dont la version 4 est arrivée en même temps qu’iOS 8 et qui a provoqué une panique assez importante dans la communauté « e-production », de nombreux bugs ayant en effet fait leur apparition dans cette dernière version.
Entre les images centrées qui ne le sont plus et les pages blanches après des images « verticales », en passant par le lecteur audio HTML5 qui ne se redimensionne pas correctement en fixed-layout, les développeurs de l’app ont un peu de pain sur la planche.
Au rayon « nouveautés », remarquons l’arrivée d’iBookStore dans l’app désormais pré-installée avec iOS 8 — nous verrons bien si cela propulse la part de marchés d’Apple. Nous pouvons également souligner que le mode nuit est désormais automatique — il va falloir le prendre en considération lors de la production des fichiers si cela n’est pas déjà fait —, que certaines polices se trouvent dans le nuage et que le trait qui souligne les liens ne traverse plus les descendantes (et cela s’applique à travers tout le système, donc également à d’autres apps comme Kindle par exemple).
Par contre, offrir et mettre en avant ceci, c’est moyen pour ton image de marque qui repose sur la qualité, très cher Apple…
Kindle Fire HD 6
Vendu à un prix d’appel de 99 € — et probablement vendu à prix coûtant voire à perte —, le Kindle Fire HD 6 semble être une bonne affaire, nonobstant bien évidemment tout le côté « écosystème fermé ».
Le format 6 pouces n’est pas dérangeant voire même plutôt sympa, l’écran est de bonne qualité, la tablette est réactive… Seule la finition pèche un peu (surtout le dos, avec son logo Amazon taillé à l’emporte-pièce et désagréable au toucher).
Le design de la tablette, dont les tranches sont « en biseau », invite à la caler dans la main, les doigts bien plaqués sur l’oblique ; on interagit avec l’écran de l’autre main. L’utilisation à une seule main n’est de toute manière pas très confortable, la tablette paraissant plutôt lourde, bien plus qu’un iPad Mini qui accuse pourtant 30 grammes de plus sur la balance.
Pour le négatif, l’autonomie n’est pas vraiment mirobolante — on peine à atteindre celle annoncée par Amazon —, la tablette chauffe beaucoup lorsque l’on regarde des vidéos et l’App-Shop manque quand même de contenus, d’autant plus que certaines apps populaires comme Flipboard, par exemple, sont annoncées comme incompatibles avec ce modèle.
Pour les développeurs et designers de livres numériques, deux choses à rapporter : Helvetica Light fait son apparition dans la liste des polices disponibles et un mode « menthe » est désormais proposé au lecteur — très certainement pour des raisons d’accessibilité, la dyslexie plus précisément.
App Magazine
Par rebond sur le Kindle Fire HD 6, petit passage dans l’App-Shop pour nous intéresser aux apps magazines. Là, c’est le drame complet, l’énorme majorité des publications étant affublées de très mauvaises notes. La critique qui revient le plus souvent concerne la gratuité des publications. En effet, les utilisateurs n’hésitent pas à se plaindre qu’il faille payer un abonnement pour accéder aux contenus, le terme « gratuit » sur les fiches des apps les induisant semble-t-il en erreur.
Divers
Sale temps pour les pure players US
Byliner en difficulté et racheté par Vook.
Atavist Books qui va fermer le 31 décembre 2014 parce qu’il n’existe pas encore de marché pour le livre numérique enrichi.
The Magazine qui ferme…
Vraiment une très mauvaise saison pour les structures que nous avions très volontiers érigées comme des modèles il y a un an — et il va falloir que nous acceptions de faire notre autocritique.
The Magazine, c’était 50 000 abonnés quelques jours après son lancement ; c’est entre 6000 et 8000 aujourd’hui. Autrement dit, pour ceux qui se lancent sur le marché français, il va falloir trouver un modèle qui fonctionne avec un nombre d’abonnés extrêmement réduit (un millier, et ce serait encore voir large).
Bien critiquables sont par contre les articles de sites, soi-disant spécialisés dans la publication numérique, qui se servent des propos de Glenn Fleishman hors contexte dans le but de faire passer des opinions personnelles pour des faits avérés…
Min+
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