#UpdateBook 6 — Le web et sa révolution

Les dernières infos dans le domaine de la publication numérique, présentées et commentées sans langue de bois.

C’est parti pour le numéro 6 d’#UpdateBook, dans lequel on va pas mal parler du web, sur lequel l’édition est en train de faire sa révolution autour des contenus. À noter que ce numéro est plus light qu’à l’habitude donc plus rapide à consulter ; nous avons la liberté d’expérimenter sur le format pour voir ce qui vous convient le mieux, profitons-en.


 

  • Chaque en-tête de chapitre permet de renforcer l’identité graphique de Pelican.

  • La liseuse web ne permet que de modifier la taille de caractères pour le moment.

  • On peut facilement partager et annoter.

  • Les notes de bas de page sont intégrées intelligemment.

  • Les illustrations profitent de l’espace offert par l’écran et deviennent interactives si besoin.

 

(Pelican) Books in Browsers

Pelican publie ses livres sur le web. C’est dit, c’est fait.

L’éditeur récemment relancé vous propose donc de lire dans le navigateur de votre choix, sur l’appareil de votre choix, avec une interface très épurée spécialement prévue pour la lecture (synchronisation de votre progression, notes de bas de page bien faites, illustrations interactives, etc.) et un système d’annotation. On peut lire le premier chapitre des livres proposés (comme un extrait en somme) puis l’acheter pour £5 environ.

C’est propre, bien foutu, malin et ça propose une vraie identité graphique — voir ce billet pour en apprendre un peu plus. À remarquer l’approche de design franchement inspirée par Craig Mod et Frank Chimero : on est donc sur quelque chose de minimaliste et léger, qui passe sur un nouveau paradigme où la version numérique du livre n’est pas une chose à laquelle on pense une fois le livre papier finalisé mais quelque chose qui intègre le numérique dès la conception de l’identité graphique.

Et cette expérimentation vient de chez Pelican, donc d’un énorme groupe du nom de Penguin Random House, ce qui devrait nous faire réfléchir un peu.

La forme longue, ça veut pas

Les journaux canadiens ont tenté le livre numérique type « Kindle Single », ils se sont à peu près tous plantés : l’abonnement du Toronto Star n’a pas réussi à rassembler 10 000 souscripteurs, soit ce qu’il aurait fallu pour atteindre l’équilibre économique ; L’Edmonton Journal s’est très vite retiré, ses ebooks n’ayant qu’une portée très limitée ; le National Post n’a pas été convaincu par son expérience ; le Globe and Mail ne s’en sert plus que comme cadeaux offerts aux abonnés existants.

Et puis, ce qui peut-être l’info la plus importante de l’article, Craig Saila (Globe and Mail) nous met en garde : « vendre ce type de livres, à l’unité, est beaucoup plus dur […] parce que le marché canadien ne fait pas la même taille que le marché états-unien.

Nous voilà donc prévenus.

Les éditeurs utilisent des CMS de plus en plus puissants, certains le développent même en interne.

The Platishers

Et si le modèle d’édition moderne était déjà connu ? Et s’il reposait autant sur les ingénieurs et développeurs que sur les créateurs de contenus ? Vox, Business Insider ou Quartz l’ont déjà mis en pratique : la technologie est développée en interne (le plus souvent, voir ce contre-exemple) pour aider à créer de meilleures expériences — et les éditeurs de livres sont en train de suivre leurs pas si l’on en croit les derniers échos.

HTML 5 et accessibilité

Un récapitulatif assez exhaustif sur l’accessibilité d’HTML 5 et ses API, dont la lecture pourra être très utile aux développeurs de livres numériques qui manipulent de l’EPUB 3.

J’en profite pour rappeler que l’accessibilité est un système global et qu’il faut l’envisager comme tel, donc également s’intéresser aux aspects CSS et JavaScript : on aura beau rendre nos fichiers XHTML les plus accessibles possible, si on cache du contenu derrière un script qui ne l’est pas où que le lecteur ne peut modifier ni la police ni la taille de caractères à cause d’une feuille de styles mal rédigée, nos efforts auront été fournis en vain.

Terraform artwork

Terraform

Vice lance Terraform, une nouvelle section où seront publiées des histoires de science-fiction. Pourquoi un site d’actualité se lancerait-il dans la fiction ? Parce que cela pourrait bien servir d’interface pour commenter les événements réels qui se déroulent dans notre société actuelle, bien « science-fictionnelle » si l’on y réfléchit bien.

Ça n’a l’air de rien mais de la fiction mélangée — tout en restant bien identifiée — à des news bien réelles, nous ne sommes pas loin d’une mini révolution quand on connait les relations qu’entretient la société des hautes technologies avec la science fiction…

Les livres comme un service

Et si, comme le logiciel (SaaS), le livre devenait un service capable de s’adapter à la personne qui en fait usage ? C’est la question que Brian O’Leary se pose, n’hésitant pas à imaginer rompre la connexion entre la version numérique d’un livre et sa source papier pour mieux servir les intérêts de l’utilisateur.

WashPost

Une tablette Fire achetée, 6 mois de Washington Post offerts

Le Washington Post vient de sortir une nouvelle app spécialement conçue pour les tablettes Kindle Fire et offre 6 mois d’abonnement sans rien demander — du moins en façade. Après cette « période d’essai », on pourra relancer de 6 autres mois pour un tout petit dollar. À noter que des apps iOS et Android sont prévues pour l’année prochaine mais que l’abonnement sera alors facturé $3,99 par mois.

Il semble que le WaPo a pas mal travaillé avec les équipes d’Amazon, notamment sur le design de l’app, ce sur quoi nous aurons certainement l’occasion de revenir dans un prochain article.

Les magazines numériques sont-ils morts ?

Quand un fabricant de logiciels relaie le guest-post d’un fournisseur d’une technologie de vente/monétisation sur Twitter, on sait d’office qu’on trouvera les informations les plus intéressantes dans les commentaires. Il faut certes filtrer puisque beaucoup de services viennent y faire leur pub mais on pourra aussi y récupérer les sempiternelles critiques que tout le monde connait déjà : expérience de lecture, prix, mauvais design, approche print, disponibilité limitée à une seule plateforme, etc.

Le titre de l’article fait écho à « Les apps-magazine sont-elles mortes ? », ce dernier étant largement plus intéressant et beaucoup plus fouillé mais aussi, bizarrement, moins partagé sur les réseaux…

Pourquoi en parler alors ? Parce que ça me donne l’occasion de répéter que nous n’en sommes plus à penser aujourd’hui en termes de produits finis (l’app-magazine) mais plutôt de conteneurs (multiples) dans un système qui permet l’ubiquité des contenus. Autrement dit, si vous en êtes encore à « faire une app », vous êtes très mal barré ; les premiers éditeurs presse qui se sont lancés avec cette approche le savent très bien et préparent d’ores et déjà l’avenir — et, ô surprise, XML n’est pas très souvent convié aux festivités.


Surprise, cet #UpdateBook 6 est loin d’être fini. Pour lire la suite, cliquez ici.