C’est parti pour UpdateBook 8, dans lequel nous allons parler de beaucoup de choses simples, de publication web, d’innovation éditoriale et de design évident.
La presse
La coutume veut que nous commencions UpdateBook par la presse, je viens de m’en rendre compte puisque ce n’était pas fait exprès.
Numérique & innovation
L’innovation n’est pas que technique, l’innovation n’est pas que numérique.
C’est un constat pour le moins évident mais nous sommes toujours un peu surpris de voir que l’idée peut en étonner certains.
Le 1 remporte donc le Trophée de la meilleure innovation éditoriale du salon La Presse au futur et je tenais à mettre cette information en avant puisque cela démontre que nous ne devons pas être obnubilés par la technique. En effet, l’innovation éditoriale fonctionne extrêmement mieux d’un point de vue économique (pour le moment) mais elle est moins visible donc nous en entendons moins parler.
Le 1 traite un sujet unique mais multiplie les regards pour combattre le zapping tout en pariant sur l’originalité de son format : 8 pages en une seule feuille à déplier comme un poster, ce qui en ferait presque un objet de collection — au passage, cela ne me déplairait pas que le salon élargisse un peu son champ d’action et intègre une vraie catégorie « design » dans sa programmation, d’autant que notre pays ne manque pas de talents pour en parler à l’heure où la matière devient essentielle à la réussite de tous les projets, qu’importe le marché visé.
Vite, un article, eux en ont parlé !
Après AppGratis et la manipulation des classements de l’AppStore, voici venir Batch Insights et l’espionnage de la concurrence.
Pour résumer, le service va rechercher et filtrer les notifications publiées par les apps les plus populaires afin d’aider les éditeurs à surveiller l’activité de leurs concurrents. Pour l’instant, il semblerait que seuls les éditeurs de presse pourraient y voir un intérêt — beaucoup de conditionnel, donc.
Voilà qui risque bien d’encourager la pluralité des regards… #ironie (à mettre en relation avec l’info précédente).
En parlant de notifications
Une étude nous en apprend davantage sur l’utilisation des alertes push chez les médias. Pour résumer, ils ne savent pas encore très bien s’en servir, les usagers se plaignent de ces flottements sur les réseaux et peu vont d’ailleurs tapoter sur la notification pour aller consulter l’article — mais les tapoteurs sont « rentables ».
De quoi rendre la surveillance de ces notifications plutôt complexe voire contre-productive dans certains cas.
L’édition web
On a tendance à l’oublier voire à l’ignorer mais beaucoup de choses se jouent sur le web.
Medium abandonne son audace
Que cela ait été décidé après analyses statistiques ou pas, je n’arrive pas vraiment à me satisfaire de la voie qu’est en train de prendre Medium et me rends compte que je n’y lis désormais plus qu’un seul article avant de quitter le site là où je pouvais auparavant m’y perdre pendant plus d’une heure.
Ayant découvert l’app iOS (et son système de navigation) sur le tard, je regrette le nouveau (moche) menu d’accueil même pas pratique puisque la navigation a perdu tout son intérêt — j’ai beau savoir, elle m’apparaît cassée, comme si un bug s’était glissé dans la MAJ. Et puis il y des changements sur la version web qui ne m’emballent pas vraiment…
Au revoir l’audace et l’approche de design affirmée, au revoir la lecture sur Medium et bonjour à la simple consultation dans mon cas…
Lecteurs, pas visiteurs
Om Malik, créateur du site GigaOM, lance Pi.co, un petit coin du web où sont publiées les discussions de l’auteur avec des gens intéressants.
C’est simple, c’est bien fait, c’est « responsif », ça invite à la lecture et ça prend les usages en compte. Pour cause, M. Malik vise 10 000 lecteurs mensuels, donc des gens qui passeront au moins 10 minutes sur le site, liront 95 % d’un entretien ou enverront l’article sur Instapaper ou Pocket pour lecture différée.
Et ça, mine de rien, c’est aussi une idée innovante qui commence à faire son chemin.
En parlant de lecture différée
Betaworks, propriétaire d’Instapaper, a lancé un petit service nommé #Homescreen, qui permet le partage de captures d’écran de la première page d’accueil de l’iPhone.
Si le service est encore jeune et qu’il est difficile d’en tirer des conclusions, ses early adopters étant certainement férus de technologie, il n’en reste pas mois que nous pouvons noter que Pocket, Flipboard, Reeder et Instapaper figurent dans le top 24 des apps installées.
Le constat à vérifier dans le temps : deux agrégateurs, deux services de lecture différée, aucune app d’actualités à « proprement » parler, aucune app kiosque et aucune app eBook.
Viens, je t’emmène
Maptia met à jour sa plateforme de publication. Pour rappel, Maptia s’intéresse aux voyageurs et leur permet de tagger géographiquement les articles qu’ils y publient.
En résultent donc de magnifiques photoreportages qui n’étaient peut-être pas mis en valeur comme ils auraient dû l’être jusqu’ici. Tout ceci est désormais réparé puisqu’à la mise en pages léchée viennent s’ajouter une éditorialisation et des manières alternatives de naviguer (par thème, par storyteller, etc.).
Comme pour Pi.co, nous retournons vers une maquette simple où l’impact de l’image permet d’engager la lecture. Comme le dirait un certain Warren dans un article de 2012 trouvé sur Google en tapant ce qui suit, simplicity is the new black.
Design et technique
Moins de choses que dans le précédent numéro mais des liens tout de même très intéressants à rapporter cette semaine.
La « click wheel » de l’iPod, un design évident. © CC-BY-SA 3.0 MagicTom13
Mais c’est bien sûr !
Il peut être très utile de retomber sur d’anciens articles parfois, leurs messages étant intemporels. Je vous propose donc ce billet de Jon Bell qui conseille de ne pas chercher le « wahou ! » mais plutôt le « bien sûr ! » en matière de design.
Pimp my blog
Il est toujours intéressant de trouver des articles traitant du redesign d’un blog, a fortiori quand son auteur explique son approche, rentre dans les détails et donne quelques astuces au passage. Je vous oriente donc vers le billet d’Osvaldas Valutis.
PreventDefault
Si vous avez déjà fabriqué un livre numérique interactif donc que vous avez manipulé du javascript, vous avez peut-être eu affaire au phénomène « apparition & disparition des menus des applications de lecture dès que je lance une interaction ». Eh bien oui, il ne faut pas oublier de désactiver le comportement par défaut du tap à l’écran…
Si vous utilisez InDesign CC et que vous ajoutez des interactions à votre livre numérique, sachez que les développeurs de l’outil ont quelque peu oublié de le faire pour les scripts générés par ID — c’est juste noté dans toutes les spécifications revendeurs disponibles mais passons. Autrement dit, il faut le faire soi-même dans le fichier exporté ; ePubSecrets vous explique comment.
Infos en vrac
Élargissons un peu pour voir ce qui se passe plus généralement dans le monde du livre numérique.
Que vaut la liseuse Sony DPT-S1 ?
Cette référence, DPT-S1, ne vous dit peut-être rien mais je suis sûr que vous avez entendu parler de cette liseuse : c’est un modèle 13 pouces qui ne supporte que le format PDF, qui est vendu plus de 1000 dollars et qui est réservé aux professionnels.
Si vous êtes professionnel et potentiellement intéressé par cet appareil — c’est là qu’on prend conscience de la signification du terme « niche » — sachez que cet article pourra vous intéresser.
Sans pour autant spoiler votre lecture, sachez quand même que le format 13 pouces peut ne pas suffire et que les fichiers PDF trop lourds sont susceptibles de bien ralentir la machine.
Microsoft & Nook, c’est fini
En avril 2012, Microsoft investissait 300 millions de dollars dans un partenariat avec Barnes & Noble.
En novembre 2014, Nokia Lecture ferme et Microsoft oriente les utilisateurs du défunt service vers l’application Kindle.
En décembre 2014, Barnes & Noble rachète les parts de Microsoft pour 62 millions.
En 2015, l’app Kindle est pré-installée sur les appareils Windows 10 ?
Oups, on perd beaucoup d’argent
Alors ce service Kindle Unlimited, c’est bien ou pas pour les auteurs ?
Des premiers retours remontent à la surface et il semblerait bien que le service ait un impact pour le moins négatif sur les rentrées de certains autopubliés : des baisses de 50 % peuvent être constatées, ce qui les pousse à retirer leurs livres du catalogue en urgence.
Si nous nous garderons bien d’exprimer une opinion, il convient toutefois de remarquer que ce n’est pas la première fois que ce constat est relayé par des blogs d’auteurs, des associations ou des médias spécialisés. Autrement dit, on pourrait rapidement voir un vent de panique pointer son nez. Dès lors, les plateformes d’abonnement auraient tout intérêt à clarifier et à rassurer auteurs voire éditeurs — qui n’ont déjà pas forcément envie d’y aller par ailleurs.